La collaboration interentreprises est souvent présentée comme une modalité de développement privilégiée des PME, leur permettant de palier leurs déficits structurels de ressources, qu’elles soient financières, humaines, temporelles ou techniques. Toutefois si de nombreux chercheurs s’intéressent à la frange supérieure de cette catégorie « PME », peu de travaux sont centrés sur les TPE et, a fortiori, sur les entreprises artisanales qui sont « les grandes oubliées des recherches en PME ». Les quelques travaux disponibles montrent pourtant l’existence de logiques et de motivations à la collaboration variées, qui se traduisent par des formes collaboratives distinctes. Cependant, l’analyse des formes de ces relations inter-organisationnelles demeure restreinte. En outre, on constate assez peu d’effort pour tenter de faire le lien entre ces formes et le profil du dirigeant de l’entreprise artisanale, pourtant central dans les choix stratégiques.
Cette communication se propose donc d’apporter des éléments de connaissance supplémentaires pour mieux appréhender les stratégies réticulaires retenues en milieu artisanal. Une grille d’analyse issue du croisement de deux corpus théoriques (la littérature sur les réseaux et la littérature sur l’artisanat) est tout d’abord élaborée. Cinq dimensions sont ainsi retenues pour analyser la forme des réseaux. Puis deux types d’artisans sont identifiés. Cette grille d’analyse est ensuite confrontée à une première validation empirique, de nature qualitative, puisque reposant sur l’étude de dix cas d’entreprises artisanales. Ce matériau empirique autorise la mise en évidence de deux grandes formes de réseaux et d’un lien entre le profil identitaire du chef d’entreprise artisanale et la forme du réseau auquel il appartient.
