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Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté · Avril 2024 · n° 189
Insee Flash Bourgogne-Franche-ComtéAlimentation et métiers de bouche : des activités de proximité

Fabrice Loones, Marie-France Pialle (Insee)

Le secteur de l’alimentation représente 13 % de la richesse dégagée par l’ensemble de l’artisanat et 18 % des emplois. Il est concentré dans deux principales activités : la transformation de la viande et la boulangerie-pâtisserie. Ce secteur nécessite davantage de main-d’œuvre salariée que l’ensemble de l’artisanat. Son implantation est homogène sur l’ensemble du territoire. Son taux de marge est proche de celui de l’ensemble de l’artisanat.

Insee Flash Bourgogne-Franche-Comté
No 189
Paru le :Paru le11/04/2024

L'alimentation est concentrée dans la transformation de la viande et la boulangerie-pâtisserie

Fin 2019, le secteur de l’alimentation de l’ regroupe, en plus d’un millier de micro-entreprises, 4 900 établissements liés à des entreprises de moins de 20 salariés, soit 15 % des établissements artisanaux (figure 1). Ceux-ci concentrent 18 % des emplois et 13 % de la par l’artisanat régional.

La transformation de la viande et la boulangerie-pâtisserie sont les deux principales activités du secteur de l’alimentation. Elles représentent plus de 85 % des établissements, des emplois et de la richesse dégagée. Ces activités sont au cœur de l’économie de proximité, répondant à des besoins quotidiens de première nécessité. Localement, ces établissements peuvent être néanmoins en concurrence avec les activités similaires mais non artisanales que sont les rayons « boucherie-charcuterie » et « boulangerie-pâtisserie » des supermarchés.

Figure 1Nombre d’établissements, emploi et richesse dégagée du secteur de l’alimentation en 2019

Nombre d’établissements, emploi et richesse dégagée du secteur de l’alimentation en 2019
Activités Nombre d'établissements Nombre d'emplois au 31/12 Richesse dégagée (millions d’€)
Salarié Non salarié Total
Alimentation (autre que viandes et poissons) 2 270 7 860 1 760 9 620 287
dont boulangerie, pâtisserie 1 600 6 250 1 330 7 580 210
Viandes et poissons 2 650 7 040 1 810 8 850 263
dont viandes 2 590 6 810 1 770 8 580 260
Ensemble de l’alimentation 4 920 14 900 3 570 18 470 550
Ensemble de l’artisanat 32 260 77 470 22 450 99 920 4 150
Poids de l’alimentation dans l’artisanat (en %) 15 19 16 18 13
  • Champ : établissements des entreprises artisanales de moins de 20 salariés hors régime de micro-entreprise
  • Sources : Insee Flores, base non salariés, FEE 2019 - CMARBFC

Des structures plus employeuses que dans l’ensemble de l’artisanat

Les entreprises de l’alimentation emploient plus fréquemment des salariés que l’ensemble de l’artisanat : 82 % ont au moins un salarié contre 73 % (figure 2). Ce secteur concentre davantage d’entreprises de 5 à 19 salariés que l’ensemble de l’artisanat (22 % contre 17 %). La main-d’œuvre salariée est hétérogène, elle peut être qualifiée pour la fabrication des produits de boulangerie et de pâtisserie et non qualifiée pour en réaliser la vente.

Les larges amplitudes des horaires d’ouverture de ces commerces nécessitent un recours important de personnel. Dans ce contexte, la main-d’œuvre est jeune dans ce secteur, 46 % des salariés ont moins de 30 ans contre 33 % dans l’ensemble de l’artisanat. Elle est plus souvent à temps partiel, 23 % contre 15 %. Elle a davantage recours à des contrats à durée déterminée, 29 % contre 20 %. C’est, entre autres, lié à la saisonnalité touristique et aux diverses fêtes (fin d'année, etc.). Elle atteint, par ailleurs, la parité alors que dans son ensemble, l’artisanat est majoritairement masculin.

La richesse dégagée dans le secteur est de 29 800 € par emploi, bien moindre que dans l’ensemble de l’artisanat, 41 500 €. Elle est légèrement plus forte dans l’activité de la transformation de la viande où la part d’emplois qualifiés est plus importante.

Figure 2Répartition des entreprises artisanales de l’alimentation selon leur taille, par activité en 2019

(en %)
Répartition des entreprises artisanales de l’alimentation selon leur taille, par activité en 2019 ((en %))
Activités Nombre d’entreprises
Sans salarié De 1 à 4 salariés De 5 à 9 salariés De 10 à 19 salariés
Alimentation (autre que viandes et poissons) 15 59 19 7
Viandes et poissons 19 63 13 5
Ensemble de l’alimentation 18 60 16 6
Ensemble de l’artisanat 27 56 12 5
  • Champ : entreprises artisanales de moins de 20 salariés hors régime de micro-entreprise
  • Sources : Insee Flores 2019 – CMARBFC

Figure 2Répartition des entreprises artisanales de l’alimentation selon leur taille, par activité en 2019

  • Champ : entreprises artisanales de moins de 20 salariés hors régime de micro-entreprise
  • Sources : Insee Flores 2019 – CMARBFC

Un secteur présent sur l’ensemble du territoire avec des spécificités locales

Du fait d’une clientèle principalement locale, les établissements de l’alimentation sont présents dans toute la région. En lien avec la densité de population, les richesses dégagées en 2019 sont plus importantes dans les grandes agglomérations (figure 3). Pour la boulangerie-pâtisserie, la répartition de cette richesse est relativement bien répartie sur le territoire. Par contre, pour la transformation de la viande, il existe des spécificités locales comme la volaille dans la zone d’emploi de Lons-le-Saunier ou la saucisse de Morteau dans le massif jurassien.

Dans l’alimentation, la richesse dégagée par emploi est plus élevée dans les zones d’emploi de Beaune, du Charolais mais aussi celles de Lons-le-Saunier, Saint-Claude ou Pontarlier. Les activités spécifiques de transformation de la viande nécessitent une main-d’œuvre qualifiée. La richesse dégagée par emploi s’en retrouve plus importante dans ces territoires.

Figure 3Richesse dégagée par les établissements artisanaux de l’alimentation, par zone d’emploi en 2019

Richesse dégagée par les établissements artisanaux de l’alimentation, par zone d’emploi en 2019
Code Zone d’emploi 2020 Zone d’emploi 2020 Richesse dégagée (en milliers d’euros) Richesse dégagée par emploi (en milliers d’euros)
0056 Cosne-Cours-sur-Loire 13 126 32,5
0059 Mâcon 19 692 28,3
0060 Nevers 20 308 27,6
2701 Autun 5 120 29,6
2702 Auxerre 29 048 27,9
2703 Avallon 12 573 31,8
2704 Beaune 19 892 36,0
2705 Belfort 40 637 28,8
2706 Besançon 63 212 30,1
2707 Chalon-sur-Saône 21 651 28,5
2708 Charolais 15 143 34,6
2709 Châtillon-Montbard 9 920 28,6
2710 Creusot-Montceau 11 176 28,1
2711 Dijon 54 515 28,2
2712 Dole 17 304 28,0
2713 Lons-le-Saunier 62 004 32,7
2714 Montbéliard 28 470 27,2
2715 Pontarlier 37 385 33,6
2716 Saint-Claude 19 137 33,9
2717 Sens 15 961 28,8
2718 Vesoul 37 002 29,0
  • Champ : établissements des entreprises artisanales de moins de 20 salariés hors régime de micro-entreprise.
  • Sources : Insee Flores, base non salariés, FEE 2019 – CMARBFC.

Figure 3Richesse dégagée par les établissements artisanaux de l’alimentation, par zone d’emploi en 2019

  • Champ : établissements des entreprises artisanales de moins de 20 salariés hors régime de micro-entreprise.
  • Sources : Insee Flores, base non salariés, FEE 2019 – CMARBFC.

Un taux de marge brute dans l’alimentation proche de la moyenne de l’artisanat

Dans le secteur de l’alimentation, la médiane du chiffre d’affaires des entreprises est supérieure à celle de l’ensemble des activités artisanales. Elle est légèrement plus élevée dans la boulangerie-pâtisserie (209 000 € contre 167 000 €). Le chiffre d’affaires permet de payer les consommations intermédiaires et les charges de personnel. La marge brute dégagée permet de rémunérer le chef d’entreprise et d’investir. La médiane de ce taux de marge dans l’alimentation est équivalente à celle de l’ensemble de l’artisanat (29 %). En 2019, 68 % des entreprises de l’alimentation ont effectué des dépenses d’investissement pour un montant médian de 6 000 €, proche de la moyenne de l’artisanat. Les besoins en nouveaux matériels de production ou de gestion des stocks (systèmes de réfrigération, etc.), la rénovation des locaux (points de vente) ou le développement dans le numérique (site internet) peuvent susciter des projets d’investissement de court et moyen termes.

Publication rédigée par :Fabrice Loones, Marie-France Pialle (Insee)

Définitions

Dans cette étude, le périmètre de l’artisanat est constitué des établissements immatriculés au 31/12/2019 au Répertoire des Métiers géré par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de la région Bourgogne-Franche-Comté (CMARBFC). Ce sont des personnes physiques ou morales, de moins de 20 salariés, qui exercent, à titre principal ou secondaire, une activité professionnelle indépendante dans l’alimentation relevant de l'artisanat (liste établie par décret en Conseil d'État). Ces entreprises ont déclaré un chiffre d’affaires positif en 2018 et 2019 et elles ne relèvent pas du régime fiscal et social de la micro-entreprise. La présente étude porte sur l’année 2019 afin de ne pas prendre en compte les bouleversements et mesures de restriction survenus en 2020 pendant la crise sanitaire.

La Nomenclature d'Activités Française de l'Artisanat (Nafa) permet de décrire les activités artisanales. Elles sont regroupées en 4, 20 et 80 postes dénommées Nar4, Nar20 et Nar80.

La valeur ajoutée d’une entreprise est le solde du compte de production. Elle est égale à la valeur de la production diminuée de la valeur des consommations intermédiaires. La richesse dégagée pour un établissement est issue de cette valeur ajoutée. Lorsqu’une entreprise est mono-établissement, la richesse dégagée est égale à celle-ci. Pour les entreprises multi-établissements, la richesse dégagée correspond à la ventilation de la valeur ajoutée de l’entreprise entre ses établissements en fonction de leur masse salariale.

Pour en savoir plus

(1) Loones F., Pialle MF. « L’artisanat dégage plus de 4 milliards d’euros de richesse », Insee Analyses Bourgogne-Franche-Comté no 117, avril 2024.

(2) Chambre de Métiers et de l'Artisanat de Région Bourgogne-Franche-Comté, Ouvrir dans un nouvel ongletLes chiffres clés de l’artisanat en Bourgogne-Franche-Comté, édition 2023.

(3) Giraud CJ., Privas C., « Artisan micro-entrepreneur : même activité, différentes réalités », Insee Analyses Auvergne-Rhône-Alpes no 164, juin 2023.

(4) Chardon O., Jauneau Y., Vidalenc J., « Près des trois quarts des artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont des hommes », Insee Focus no 223, janvier 2021.